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Le discours prononcé ce matin par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, lors de la première édition de la Conférence des Administrateurs et Managers Publics (CAMP) qu’il a présidée, s’est voulu un manifeste ambitieux et prometteur. Cependant, dans un climat de méfiance croissante envers les institutions, cet acte politique n’a pas échappé aux critiques. De nombreuses personnalités influentes, dont Papa Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de l’Entrepreneuriat, et divers observateurs sénégalais, ont scruté ses propos avec un regard critique.

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Un appel à la réforme : l’écho du président

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Le président a centré son discours sur l’urgence de rationaliser l’administration publique et de maîtriser les dépenses du secteur parapublic. Il a prôné une gestion financière plus rigoureuse, en proposant notamment une réforme des codes fiscaux et douaniers afin d’optimiser les ressources nationales tout en limitant l’endettement.

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Cependant, ce discours survient dans un contexte où les attentes, alimentées par les promesses de campagne, sont particulièrement élevées. Bien que ses propos aient été minutieusement formulés pour inspirer confiance, certains observateurs ont soulevé des questions concernant la faisabilité et la cohérence des réformes proposées. Ces interrogations, souvent relayées par des critiques politiques et sociétales, traduisent un scepticisme ambiant quant à la capacité du président à concrétiser ses engagements dans un système administratif complexe.

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Papa Malick Ndour : une critique ciblée

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Papa Malick Ndour, ancien ministre, a émis des réserves sur ce qu’il perçoit comme une hiérarchisation inappropriée des priorités. Tout en saluant l’ambition de réformer, il a exprimé des doutes concernant la création d’une nouvelle agence pour centraliser les marchés publics.

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« Pourquoi multiplier les structures quand des entités comme la Direction du Matériel et du Transit Administratif (DMTA) existent déjà et pourraient être renforcées ? » a-t-il interrogé. Il a également insisté sur la nécessité de rationaliser le secteur parapublic et de réduire les charges budgétaires superflues, appelant à une approche plus pragmatique pour la gestion des finances publiques.

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Un regard sociopolitique plus critique

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Notre analyse va au-delà des simples réserves pour souligner que, bien que ce discours soit porteur d’espoir, il risque de rester sans effet tangible si une volonté politique forte ne permet pas de surmonter les résistances internes au sein du système.

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Les agences parapubliques et comités créés ces dernières années semblent, pour une grande partie des Sénégalais, davantage destinés à distribuer des privilèges qu’à améliorer l’efficacité administrative. Cette situation nourrit une perception d’injustice qui alimente la méfiance des citoyens envers les institutions et fragilise le lien entre le peuple et l’État. Dans ce contexte de défiance, de simples annonces de réformes ne suffiront pas à restaurer la confiance des citoyens.

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Un défi de communication politique

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Du point de vue de la communication politique, le discours du président a manqué une occasion cruciale : celle de rassurer pleinement les Sénégalais. En omettant de détailler un plan précis pour réduire les redondances administratives tout en promettant des réformes structurelles, le président a laissé place à de nombreuses interprétations et critiques.

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« L’alignement du discours et de l’action est l’essence même de l’art de gouverner », rappellent les experts en communication politique. « Sans cohérence entre les deux, les attentes créées risquent de se transformer en frustrations. » En ce sens, les mois à venir seront déterminants pour la crédibilité du président et des réformes qu’il a promises.

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Les perspectives et défis à venir

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Les défis auxquels le président doit faire face sont considérables : restaurer la confiance des Sénégalais envers leurs institutions, transformer une administration perçue comme inefficace et instaurer une gestion budgétaire plus rigoureuse. Il devra également maintenir une relation de confiance avec un électorat qui attend des résultats visibles et immédiats.

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Pour réussir, il devra jongler entre l’urgence d’une action concrète et la profondeur nécessaire à des réformes structurelles durables, tout en affrontant les résistances liées aux intérêts personnels ancrés dans le système politique. L’effort de réforme sera aussi un combat contre des forces politiques et économiques qui ont longtemps dicté l’agenda public.

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Si son discours esquisse une vision ambitieuse, les mois à venir seront cruciaux pour traduire cette vision en actes tangibles. Car au-delà des paroles, c’est une transformation concrète que les Sénégalais attendent, afin de restaurer l’élan et la crédibilité de l’État.

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Ben Sambe : Blogueur, chroniqueur, webmaster et community manager.

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