Prise de position des régimes militaires : Burkina Faso, Mali et Niger se retirent de la CEDEAO

Video et texte – 5min – Prise de position des régimes militaires : Burkina Faso, Mali et Niger se retirent de la CEDEAO

Dans une annonce sans précédent, les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont conjointement déclaré leur retrait immédiat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette décision, révélée dimanche 28 janvier à travers des communiqués diffusés par les médias d’État des trois pays sahéliens, marque une rupture significative avec l’organisation régionale jusqu’à présent composée de quinze membres. Les trois nations, confrontées à des défis communs tels que l’insécurité, le djihadisme et la pauvreté, ont vu leurs relations avec la Cedeao se détériorer depuis que des coups d’État militaires ont renversé les gouvernements en place en 2020 au Mali, en 2022 au Burkina Faso et en 2023 au Niger. Les dirigeants des trois États, se référant à la souveraineté et à la responsabilité envers leurs populations, ont justifié leur décision de quitter la Cedeao en accusant l’organisation de ne pas avoir répondu efficacement à la menace djihadiste qui sévit dans la région depuis 2012. La Cedeao, de son côté, a tenté de mettre fin aux coups d’État et de restaurer rapidement les gouvernements civils. Elle a imposé des sanctions sévères au Mali et au Niger, allant jusqu’à menacer d’utiliser la force dans ce dernier pays. Les trois États sahéliens ont été suspendus de leurs organes, accusant la Cedeao de s’aligner sur des puissances étrangères au détriment de ses principes fondateurs, ce qui, selon eux, constitue une menace pour ses États membres et leurs populations. Le retrait de la Cedeao s’inscrit dans une série d’actions de rupture de la part du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Les ambassadeurs et les forces françaises ont été évincés, tandis que les trois régimes ont cherché un rapprochement politique et militaire avec la Russie. En décembre dernier, les trois pays avaient déjà annoncé leur intention de renforcer leur coopération tout en critiquant ouvertement la Cedeao. Le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, a souligné lors d’une conférence de presse commune que la volonté du peuple de se faire gouverner par des militaires ne devrait pas être contestée, remettant en question l’ingérence de la Cedeao dans les affaires intérieures. En réponse à l’annonce de retrait, la Cedeao a publié un communiqué affirmant sa volonté de trouver une « solution négociée » à l’impasse politique créée par la décision des trois pays. Elle a souligné l’importance de ces nations au sein de la Communauté et attend actuellement une notification formelle et directe de leur décision. Cette rupture spectaculaire soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la stabilité régionale, laissant la Cedeao face à la nécessité de rétablir le dialogue et de trouver des solutions diplomatiques pour éviter une escalade des tensions dans une région déjà éprouvée par des défis sécuritaires et économiques majeurs.

x

Vous aimerez aussi...